Déclaration liminaire de la FNEC-FP FO 94 au CTsD du 2 juillet carte scolaire 1er degré
Madame la Directrice Académique, Mesdames et Messieurs,
Vous avez décidé de positionner ce CTsD aujourd’hui 2 juillet, extrêmement tardivement et de placer ainsi toutes les écoles et nos collègues enseignants dans une situation intenable et ingérable, devant revoir les structures d’écoles et tout ce qui est lié, commandes, préparation matérielle de la rentrée, … le jour de la sortie des classes. Nous rappellerons simplement que le prétexte invoqué pour justifier ce calendrier impossible est celui de ne pas tenir un CTsD pendant la période de réserve électorale des élections régionales et départementales. Force est de constater que dans tous les autres départements de la région parisienne, sans exception, les CTsD se sont tenus en juin. Comment ne pas s’interroger ? La réserve électorale ne s’appliquerait-elle qu’au seul département du Val-de-Marne ?
Nous voulons souligner aussi l’épuisement et la colère de personnels de toutes catégories : les enseignants bien sûr, mais aussi les personnels administratifs et techniques, les personnels d’encadrement, de direction, dont on dévoie les missions et pour lesquels on ne cesse de « tirer sur la corde » au point d’atteindre parfois la rupture.
Le chaos que nous avons dénoncé depuis maintenant plusieurs instances et qui frappe l’institution Éducation Nationale en conséquence du refus du Ministre de procéder aux recrutements de personnels sous statut de fonctionnaire et de répondre à notre demande d’un plan d’urgence, ne cesse de s’approfondir.
Nous ne reviendrons pas ici sur l’absence de masque réellement protecteurs, de gel, de capteurs de CO2… qui a exposé pendant toute cette année nos collègues enseignants au virus, en particulier en maternelle.
Le Ministre a profité de la crise sanitaire pour tenter de franchir un pas dans la territorialisation de l’école et la destruction de notre statut d’enseignant fonctionnaire d’Etat, en particulier en transférant sur les collectivités territoriales les responsabilités de l’Education Nationale, quand il ne les a pas sous traitées à des sociétés privées.
Dans notre académie, la décision prise par les responsables de l’Education Nationale de passer un accord avec les maires de 3 communes de Seine St Denis pour substituer aux enseignants des animateurs municipaux, financés par l’Etat, pour accueillir les élèves dans les classes pendant le temps scolaire, en est l’illustration.
La loi Rilhac dont Force Ouvrière demande l’abandon, et les « engagements » du Grenelle qui transformeraient le directeur d’école en employé du conseil d’école sous la tutelle des potentats locaux vont dans le même sens.
Cette situation qui remet en cause l’existence de l’école publique républicaine, indépendante des groupes de pression et garante de l’égalité des droits des élèves qui est indissociable du respect des droits statutaires des personnels, expose les enseignants à tous les débordements.
Le Maire de Choisy-le-Roi l’a bien compris. Celui-ci s’est permis d’annoncer lors du conseil municipal du 30 juin qu’il avait demandé la mutation d’un directeur d’une école de la ville. Madame l’Inspectrice d’Académie nous comptons sur vous pour adresser une réponse ferme à ce Maire, lui rappelant que vous n’êtes pas son employée, que les enseignants ne sont pas sous son autorité, qu’il n’a pas à les évaluer ni à intervenir sur leurs mutations et que le respect de la République exige qu’il ne s’attribue pas des prérogatives qui sont celles de l’Education Nationale.
Il nous semble indispensable que notre institution rappelle à ce Maire qu’il n’a, en aucune manière, à remettre en cause les compétences et la déontologie des enseignants qui sont placés sous votre autorité.
Concernant la scolarisation des élèves porteurs de handicap, force est de constater que la mise en place des PIAL que nous dénonçons et dont nous demandons l’abandon, se traduit par le fait qu’aucun AESH ne sait à ce jour où il sera affecté à la rentrée, qui va l’affecter, quel(s) élève(s) il accompagnera. L’inquiétude et la colère légitimes de nos collègues AESH se sont largement exprimées lors de la manifestation du 8 avril et lors de la grève et la manifestation du 3 juin. Nos collègues veulent enfin obtenir un vrai salaire, un vrai statut, c’est-à-dire un statut de fonctionnaire. Nous constatons que la mise en œuvre des PIALS se traduit déjà par une détérioration de leurs conditions de travail et de l’organisation de l’accompagnement des élèves notifiés dont les parents sont aussi dans la plus grande incertitude.
Concernant le suivi des élèves porteurs de handicap et en difficulté scolaire, je voudrais attirer votre attention sur la situation intenable de la circonscription de Villejuif. Il y a dans cette circonscription 24 écoles dont plusieurs ne sont pas classées REP mais se trouvent dans des quartiers très sensibles. Il y a 3 ulis TFC, 1 ULIS TSA et une UEMA. Il n’y a plus de médecin scolaire. Actuellement la situation est très difficile avec 4 psychologues de l’Education Nationale. Or il n’y a que 2 psychologues qui sont affectés à la rentrée, un poste serait vacant et un poste a disparu par je ne sais quel miracle ! Il n’est absolument pas possible que les 4 postes de psychologue de cette circonscription ne soient pas pourvus à la rentrée. Nous vous demandons une réponse précise à ce sujet.
Concernant le projet d’ajustement de carte scolaire que vous nous avez adressé, nous souhaitons rappeler les demandes et revendications des personnels qui se sont exprimées lors du rassemblement intersyndical de mercredi 30 juin devant la DSDEN, rassemblement d’enseignants, de parents d’élus avec le SNUDI-FO, le SNUipp et la CGT lors duquel vous avez refusé, une nouvelle fois, de recevoir une délégation, après avoir refusé de recevoir les écoles pour lesquelles nous avions sollicité des audiences
- Nous renouvelons notre demande d’un plan d’urgence avec une dotation exceptionnelle de postes permettant de répondre aux situations scolaires désastreuses de nombre d’élèves qui ont subi depuis un an et demi les conséquences des confinements, des non remplacements et du chaos général découlant des décisions ministérielles et qui ont besoin d’un rattrapage.
- Nous demandons l’abandon des projets de fermetures de 56 nouvelles classes et que les demandes d’ouverture formulées par les écoles soient satisfaites.
- Nous demandons que les 10 postes d’UPEAA supprimés en février soient rétablis, que tous les postes d’UPEAA soient rattachés à une école et comptabilisés dans la décharge de direction, et que l’on revienne à un fonctionnement où les enseignants d’UPEAA restent à temps complet dans leur école ;
- Compte tenu du calendrier extrêmement tardif, si de nouvelles fermetures de postes étaient maintenues malgré notre exigence d’abandon, nous demandons que :
- les collègues nommés à TD qui seraient visés par ces nouvelles fermetures soient maintenus dans leur école
- les postes supprimés soient les postes vacants ou les postes EFS lorsqu’il y en a dans une école, afin qu’aucun collègue nommé à titre définitif ne perde son poste
- Aucune décharge de direction ne soit amputée à la suite des mesures d’ajustement et que la clause de sauvegarde soit maintenue cette année ;
- Nous demandons que de nouveaux postes de remplaçants soient créés et que l’on revienne à une gestion des remplacements par les circonscriptions,
- Nous demandons que l’intégralité des postes de la dotation soient utilisée pour les écoles, pour faire baisser le nombre d’élèves par classe, ce qui implique que tous soient effectivement pourvus.
Enfin, il nous semble indispensable que vous formuliez clairement les règles qui président à l’attribution des moyens concernant les GS à 24 et les CP à 24.