L’appel adopté en PDF pour impression
Le courrier à adresser à l’IEN ou au chef d’établissement pour participer à la RIS du 7 09
Nous, 43 AESH, rassemblés lundi 30 août devant la DSDEN du Val-de-Marne avec le SNUDI-FO 94 et le SNFOLC 94, lançons un cri d’alarme :
A 3 jours de la rentrée des élèves, aucun AESH du département ne sait où il va travailler effectivement. Aucune information n’a été communiquée sur l’emploi du temps, l’(les) établissement(s) scolaire(s) dans lequel chacun interviendra, ni, enfin, l’(les) élèves(s) à accompagner !
Ainsi, faute d’informations claires et annoncées en amont nous permettant de connaître nos conditions de travail dans le cadre des PIAL, il nous est demandé de nous rendre le 1er septembre, jour de la pré-rentrée, dans l’école où s’est effectué notre service l’an dernier… sans savoir si nous continuerons à y travailler cette année, sans savoir si nous accompagnerons les mêmes élèves que l’an passé !
Nous n’acceptons pas une telle situation qui est la conséquence directe de la mise en place des PIAL.
Avec les PIAL, nous sommes placés dans l’impossibilité d’organiser notre vie personnelle (garde de nos propres enfants, dépôt à l’école, suivis médicaux, …). Rappelons aussi que la plupart d’entre nous est obligée de cumuler plusieurs emplois pour survivre, faute d’un salaire décent. Comment faire l’accueil, la cantine, ou encore l’étude dans une école avec une affectation dans un collège ? Ou lorsque l’école dans laquelle s’effectuent ces cumuls d’activités se situe dorénavant à l’autre bout de la ville ? Sans compter les frais de déplacement qui nous incomberont, constituant des coûts supplémentaires sur un salaire de 700 euros !
Nous sommes rassemblés ce jour pour exiger que tous les AESH connaissent maintenant leur affectation, que soit prise en compte leur situation personnelle,
et pour revendiquer à nouveau, comme nous l’avons fait lors des grèves et manifestations du 8 avril et du 3 juin :
►L’abandon des PIAL et de la politique de mutualisation des moyens ;
►Un vrai salaire et la possibilité de contrats à temps complet pour permettre aux AESH de vivre dignement de leur travail ;
►La création d’un véritable statut de fonctionnaire pour les AESH ;
►Le recrutement massif d’AESH pour permettre aux élèves ayant des notifications d’être accompagnés à hauteur de leurs besoins.
A travers nos revendications d’AESH, en particulier le refus des PIAL, le droit de bénéficier d’une affectation dans un seul établissement en prenant en compte notre situation personnelle, un vrai salaire et un statut de fonctionnaire… ce sont aussi toutes les revendications des enseignants contre l’inclusion systématique, pour la défense des conditions de travail et le bon fonctionnement des classes, qui sont posées. Tant que nous, AESH, ne disposons pas de notre affectation dans un établissement, les élèves porteurs de handicap n’ont pas d’accompagnement organisé, pas de nombre d’heure de garanti… Ce qui est en jeu à travers nos revendications d’AESH, c’est donc, en particulier, le droit des élèves à bénéficier d’un véritable accompagnement adapté à la nature et au degré de leur handicap. Cela concerne donc directement les parents d’élèves handicapés.
Nous invitons les équipes enseignantes à prendre position dans les conseils des maîtres de rentrée contre les PIAL, en soutien à nos revendications, à établir la liste des élèves handicapés non accompagnés et à saisir leurs parents pour les informer de la situation.
Nous invitons les AESH à participer à la réunion d’information syndicale organisée par les syndicats FO le mardi 7 septembre de 9h à 12h à la Maison des Syndicats de Créteil (cliquez pour télécharger le courrier à adresser à votre IEN). Face à ces conditions de rentrée inacceptables la grève est à l’ordre du jour.
Ne restons pas isolés, rassemblons-nous pour nous défendre, pour défendre nos droits et celui des élèves porteurs de handicap.
Article publié par le Parisien 94
Accompagnement des élèves en situation de handicap : les AESH de l’académie de Créteil dans le flou à l’approche de la rentrée
Les Pial, ces pôles inclusifs d’accompagnement localisés transformant l’organisation du travail des AESH, sont loin de remporter un franc soutien dans le Val-de-Marne. Les principaux intéressés, le plus souvent des femmes qui souvent cumulent plusieurs emplois, craignent de devoir courir d’un établissement scolaire à un autre.
La rentrée semble pour l’heure assez floue pour les AESH du Val-de-Marne. Ces personnes, le plus souvent des femmes, chargées d’accompagner des élèves en situation de handicap, ne savent pas clairement où elles seront affectées, alors que la rentrée aurait lieu pour elles mercredi, à la veille du retour des enfants. En cause, les Pial, ces pôles inclusifs d’accompagnement localisés censés répartir les AESH en fonction des besoins et des emplois du temps des élèves. Mis en place dès 2019, ils seront déployés dans toute la France à l’occasion de cette rentrée. Lors d’un rassemblement ce lundi après-midi devant les locaux de l’inspection académique à Créteil à l’invitation du syndicat Snudi-FO 94, une cinquantaine de personnes ont dit tout le mal qu’ils pensent de ce système.
« J’ai reçu une feuille sur laquelle sont inscrits les noms de quinze établissements, explique Nassira, qui œuvre auprès d’enfants en situation de handicap depuis dix ans. Je ne sais pas du tout comment cela va se passer. » AESH à l’école élémentaire Jules-Verne de Vitry-sur-Seine et déléguée syndicale Snudi-FO, Djamila Tamarat le sait : « On va envoyer les gens à droite à gauche, c’est déshabiller Paul pour habiller Jacques », juge cette passionnée, très en voix pour dénoncer ce que beaucoup autour d’elle perçoivent comme une détérioration de la qualité de l’accompagnement. « J’adore ce que je fais, confie-t-elle. Mais ce sont les enfants qui vont pâtir de ce système. »
« La situation empire »
Klavdia, 36 ans, connaît bien le sujet. Maman solo, elle officie en tant qu’AESH dans le Val-de-Marne depuis trois ans et son fils, diagnostiqué hyperactif, attend un accompagnement qui ne vient pas, depuis deux ans. « Nous avons pourtant tout ce qu’il faut, mais on ne trouve pas », souffle-t-elle. « Moi aussi, cela fait deux ans sans AESH », glisse Nedjaa, une maman d’enfant touché par des troubles autistiques. « La situation empire, analyse Aïcha, accompagnante depuis six ans pour un salaire mensuel ne dépassant pas les 800 euros. Avec le système des Pial, les enfants ne seront pas en confiance. »
« Impossible d’organiser sa vie personnelle dans ces conditions », explique Luc Bénizeau, représentant du Snudi-FO 94. À l’issue du rassemblement, le groupe s’est prononcé favorablement pour « l’abandon des Pial et la politique de mutualisation des moyens », « un vrai salaire et la possibilité de contrats à temps complet pour permettre aux AESH de vivre dignement de leur travail », « la création d’un véritable statut de fonctionnaire pour les AESH » et le recrutement massif d’AESH afin de répondre aux besoins. Et ils sont très importants. « Ils sont indispensables, pointe une directrice d’école. On a de plus en plus d’élèves qui ont besoin de cet accompagnement. »