Alors qu’il s‘attaque au bac, diplôme national et premier grade universitaire, en substituant le contrôle continu aux épreuves nationales terminales anonymes et instaure la sélection à l’université, le ministre supprime dans le même temps des postes par milliers, annonce des assises de la maternelle pour lui substituer les jardins d’éveil. Faut-il s’étonner, dans ces conditions, du cataclysme qui se prépare à la prochaine rentrée. ?
Derrière l’annonce de 3 881 postes pour le primaire, la réalité est toute autre. Ces 3 881 postes seront totalement absorbés par le dispositif des CP et CE1 « 100 % réussite » au détriment des postes existants en maternelle et en milieu rural, des besoins d’ouvertures en maternelle et en élémentaire, des postes de titulairesremplaçants, des postes spécialisés et de RASED…
Une avalanche de fermetures programmées
Val-de-Marne : 180 fermetures de classes, suppression de la totalité des postes PDMQDC – Alpes-Maritimes : la dotation de 32 postes est inférieure aux 36 postes nécessaires pour le seul dédoublement des CP en REP, des CP et CE1 en REP+, sans compter sur l’augmentation des effectifs d’élèves – Seine-et-Marne; 119 fermetures définitives – Paris : 93 fermetures de classe et une explosion des classes à double-niveau, 3 fusions d’école – Somme : 63 fermetures de classes, toutes dans les secteurs hors Éducation prioritaire – Yonne : Plus de 40 fermetures de classes, des CP à 12… et les autres classes à 30 ! Fermeture programmée de 7 écoles entières – Seine-Saint-Denis : 662 élèves supplémentaires et 17 classes supplémentaires, soit une classe pour 39 élèves ! Aucun poste de remplaçant supplémentaire ! – Ain : 9 fermetures et 4 classes de moins dans les écoles ! Aucune création de postes de remplaçants…
Fermeture massive de classes en maternelle
Eure-et-Loir : 30 fermetures de classes maternelles, soit la moitié des fermetures annoncées – Val-de-Marne : 102 – Paris : 56 fermetures et suppression d’une école maternelle – Yonne : annulation de l’accueil des TPS en maternelle et transferts de GS en élémentaire – Indre-et-Loire : volonté de fermer les écoles maternelles de Saint-Branchs, Savigny-en-Véron, Saint-Martin-le-Beau…
Dans les écoles rurales Eure-et-Loir : les fermetures de classes en zone rurale concernent 60 % des classes menacées – Haute-Loire : réorganisation des écoles de Brioude qui perdent 4 postes classe au profit de dispositifs toutaussi incertains que les dispositifs « PDMQDC» – Seine-et-Marne : 17 fermetures dans les 84 RPI…
Poursuite de la remise en cause du remplacement… Val-de-Marne : fusion totale des ZIL/BD – Seine-et-Marne : 105 ZIL sont basculés dans le gigantesque pôle de Brigades départementales
… et des postes spécialisés Pyrénées-Orientales (EREA de Perpignan) : suppression de 9 postes dont 6 PE et 3 PLP qui seraient compensés par 4 emplois d’AED – Ain : fermeture de 1,75 poste à l’école du Centre Médical de Rééducation Pédiatrique Romans Ferrari à Miribel où tous les enseignants étaient en grève le 26 janvier (la 1ère fois depuis 1965, date de la création de cette école). Ce centre accueille des enfants de la maternelle à la terminale ayant subi de graves traumatismes (grands brûlés, cancers…) de plus de 30 départements – Eure et- Loir : 4 suppressions de postes d’enseignants spécialisés (SESSAD, CMPP, ITEP, MECS) – Haute-Loire : réorganisation des structures spécialisées de Synergie, de l’Hôpital Sainte-Marie des Gouspins qui laisse craindre des suppressions de postes dans les prochaines années au nom de l’école inclusive érigée en principe.
Aucun poste de RASED supplémentaire dans l’Yonne, la Seine-Saint-Denis, l’Ain, les Alpes-Maritimes…
Rassemblements, grèves et votes contre la carte scolaire dans les CTSD
Rassemblements aux IA, aux rectorats
Eure-et-loir : rassemblement le 26 janvier – Côte d’Or : le 13 janvier, à l’appel du SNUDI-FO et du SNUipp- FSU, des enseignants en grève (plusieurs écoles étaient fermées), des parents d’élèves et des élus – Seine-et-Marne : le 15 février, le SNUDI-FO s’adresse au SNUipp – Ain : le 8 février, avec FO, UNSA et FSU – Paris : rassemblement unitaire (SNUDI-FO, SNUipp-FSU, UNSA, SUD…) au rectorat le 7 février – Haute-Loire : à l’initiative de FO, rassemblement au CDEN en mars – Val-de-Marne : 250 collègues réunis en AG le 24 janvier avec le SNUDI-FO, le SNUipp, la CGT et SUD, décident unanimement la grève le 9 février avec manifestation à l’IA et au ministère.
Assemblées des personnels et grèves
Haute-Garonne : SNUDI-FO, SNUipp, CGT et SUD appellent à la grève le 13 février contre la fusion des différentes spécificités de titulaires remplaçants et pour des créations de postes de titulaires remplaçants à la hauteur des besoins – Pyrénées-Orientales (EREA de Perpignan) : l’AG des personnels avec FO, SNUipp et UNSA qui a réuni 20 collègues a décidé la grève le 5 février, jour du CTSD – Paris : les premières AG ont lieu :
dans une maternelle du 14e arrondissement, dans 3 écoles du 19e, dans une école du 18e …
Vote contre les projet de carte scolaire des DASEN et du ministre dans les CTSD
Indre-et-Loir (FO-FSU-UNSA) – Eure-et-Loir (FO-FSU-UNSA) – Ain (FO-FSU-UNSA)… Dans la Somme,FO, FSU et UNSA boycottent le CTSD du 1er février. Seine-Saint-Denis : dans un courrier commun au directeur académique, le SNUipp-FSU, le SNUDI-FO, le SE-UNSA, la CGT Educ’action et SUD-Education revendiquent : « Le respect des seuils d’ouverture de classe en Seine-Saint-Denis par l’ouverture de toutes les classes nécessaires y compris UPE2A, ULIS…(…). La baisse des effectifs dans tous les niveaux de classe et toutes les écoles. La création de postes de RASED et de remplaçants – La création de places en structures de soins et ESMS. (…) Et (…) demandent que tous les “dispositifs” créés ou à venir soient considérés comme des classes.»
- Ouverture de toutes les classes nécessaires,
- maintien de toutes les classes maternelles,
- rétablissement des brigades de remplacement
- et des postes spécialisés –
- Arrêts des fusions d’écoles –
- Non aux contractuels – Oui aux listes complémentaires
Le SNUDI-FO invite les syndicats départementaux à s’adresser à toutes les écoles pour recenser les besoins, préparer la mobilisation et prendre toutes les initiatives nécessaires en direction des autorités.
Montreuil, le 1er février 2018