Madame l’Inspectrice d’Académie, mesdames et messieurs,
Pour le retrait des ordonnances Macron
Le 12 septembre, les salariés ont clairement et massivement exprimé leur volonté et leur détermination à se mobiliser pour le retrait des ordonnances Macron qui poursuivent et aggravent la loi El-Khomri.
Avec les projets d’ordonnances le gouvernement veut aller jusqu’au bout des exigences patronales de destruction de toutes les garanties collectives des salariés, du public comme du privé, pour la baisse du coût du travail.
Dans la fonction publique, il est clair que les intentions du gouvernement sont de transposer les ordonnances Macron : inversion de la hiérarchie des normes, c’est-à-dire casse des statuts, fusion des IRP, c’est-à-dire suppression des CHSCT, voire des CAP de corps et donc remise en cause de la place des organisations syndicales qui défendent les droits des agents.
Avec les ordonnances et derrière les ordonnances, il y a le gel du point d’indice (pour la 8ème fois en… 8 ans) dans la Fonction publique et sa différenciation entre les 3 versants, la « réforme » de l’assurance-chômage et de la formation professionnelle, la casse des retraites et du code des pensions civiles et militaires, la hausse de la CSG qui menace la Sécurité sociale, la suppression de 120 000 postes de fonctionnaires et de 166 000 contrats aidés…
Les ordonnances sont au programme du ministre de l’Éducation nationale qui dès cette rentrée renforce la territorialisation et l’autonomie des établissements dans tous les domaines contre les garanties statutaires des personnels de toutes les catégories, qui veut transformer le baccalauréat en diplôme d’établissement et qui vient de déclarer : « il est logique que le chef d’établissement ait un rôle à jouer en matière de recrutement ».
Les salariés viennent de démontrer massivement qu’ils n’acceptent pas que leurs garanties collectives et statutaires soient remplacées par l’arbitraire local et l’individualisation. Ils viennent de démontrer que leur volonté est intacte pour établir le rapport de force.
Le SNUDI-FO 94 appelle les enseignants des écoles du Val-de-Marne à se regrouper sur l’exigence de retrait des ordonnances Macron et d’abrogation de la loi Travail et à faire grève et à manifester sur ces revendications avec l’Union Départementale FO du Val-de-Marne.
Non à la mise au chômage des contrats aidés
Lors du groupe de travail CAPD du 28 août, a été annoncé qu’en application des directives gouvernementale aucun contrat d’assistant de direction d’école en CUI ne serait reconduit !
Cela signifie que des centaines de salariés, déjà précaires, n’iront pas jusqu’au terme de leur contrat de travail et vont se retrouver au chômage du jour au lendemain sans aucune perspective professionnelle ! En effet, les CUI dont le contrat pouvait être prolongé d’un an, voire plus (pour les travailleurs handicapés et ceux de plus de 50 ans) ne seront pas renouvelés au mépris de leurs droits.
Cela signifie que des dizaines de directeurs vont se retrouver sans aide administrative, aggravant par là-même leurs conditions de travail déjà lourdement remises en cause par la multiplication des tâches administratives imposées par les contre-réformes en cours et les dernières exigences de leur hiérarchie lors de cette rentrée avec les mesures de sécurité et les PPMS ! On voit bien ici la réalité de la simplification des tâches : pour les directions d’école, c’est un alourdissement considérable de leur tâches avec plus aucune aide administrative.
Pour le SNUDI-FO, ces mesures inhumaines et dramatiques pour les personnels et les écoles ne doivent pas s’appliquer! Tous les emplois doivent être maintenus et les contrats reconduits !
FORCE OUVRIERE rappelle ses exigences :
Un vrai salaire, un vrai statut pour les CUI, pour les AVS-i et les AVS-co !
Le maintien et le renouvellement de tous les postes en contrat aidé dans les écoles !
La transformation de ces contrats en emplois statutaires de la Fonction Publique !
Aucun licenciement !
Non aux licenciements d’EFS !
Pour le retour à une véritable formation professionnelle initiale !
Depuis des mois, le SNUDI-FO alerte sur les conditions inacceptables de formation et de titularisation des stagiaires ! Ainsi des dizaines d’EFS sont passés devant le jury académique au mois de juin alors que pour la plupart ils n’ont jamais été retirés de leur classe et que leurs rapports de visite étaient souvent positifs !
Au mois d’août, les résultats sont tombés !
15 stagiaires ont été licenciés dans le Val-de-Marne (des dizaines dans l’Académie) auxquels il faut rajouter 23 EFS renouvelés, 22 prolongés suite à des arrêts-maladie et 20 démissionnaires !
C’est plus de 15% de la promotion 2017 qui n’a pas été titularisée !
Pour Force Ouvrière, les conséquences de cette situation essentiellement due à la mastérisation du concours sont catastrophiques. Placer des stagiaires en responsabilité sur une classe, parfois très difficile, dès la rentrée scolaire sans la moindre formation ou mettre deux stagiaires dans une même classe « en duo », et dans le même temps leur demander de préparer un Master 2 ou un DU comprenant un mémoire, aboutit à des résultats dramatiques : nombreux arrêts-maladie, dépression voire burn-out pour nombre d’entre eux.
Dans le même temps, dans notre département, des dizaines de postes sont sans enseignant à la rentrée ! Depuis début juillet, les visiteurs du site de la DSDEN sont accueillis par un appel à candidature pour recruter des contractuels ! Dans notre département c’est une bonne cinquantaine de contractuels qui sont affectés à l’année sur des classes, sans avoir la moindre formation. Embaucher des contractuels pour s’en débarrasser dans quelques mois au lieu de former des étudiants fonctionnaires ne serait-ce pas une volonté du gouvernement de faire des économies et de remettre en cause nos droits statutaires ? Rappelons que l’éducation nationale est le seul Ministère qui procède à autant de licenciements à l’issue du concours !
Pour FORCE OUVRIERE, il est urgent d’en finir avec la masterisation des concours et avec le référentiel de compétences des métiers du professorat qui font des modalités de titularisation un couperet insupportable, préfigurant ce qui va se passer avec l’évaluation PPCR.
Le SNUDI-FO, avec sa fédération la FNEC-FP-FO exige le recrutement immédiat des listes complémentaires pour pourvoir tous les postes vacants et l’annulation des licenciements des EFS !
Tour de passe-passe ministériel contre les revendications des écoles et des collègues
On nous annonce depuis plusieurs semaines qu’il ne resterait plus de postes, alors que suite aux décisions gouvernementales, la dotation du département a été amputée de 32 postes en juin. Rappelons que lors du CTsD du 20 juin pour mettre en place les « CP à 12 » 11 postes ont été pris sur la dotation. De plus, Madame la Directrice Académique vous nous avez annoncé que 21 postes correspondant aux ouvertures prononcées à la rentrée 2016 étaient en fait des postes « gagés » sur la dotation 2017. Ayant déjà été utilisés l’année dernière, ces postes pourtant dédiés au département en 2017/2018 ne pourraient plus servir à ouvrir des classes aujourd’hui…
Nous nous sommes déjà exprimé à ce sujet et je le redis aujourd’hui : le SNUDI-FO ne peut que s’interroger sur cette « découverte » récente (48h après le résultat du 2ème tour des élections législatives), jamais annoncé jusque-là et qui constitue une première dans notre département.
Il est impossible d’accepter une telle situation, d’autant plus dans un contexte où de nombreuses écoles ont besoin d’une ouverture de classe à la rentrée.
11 postes pris pour les CP 100% de réussite +21 postes gagés=32 postes qui disparaîtraient de la dotation 2017 2018 (donc 32 classes en moins). Pour le SNUDI-FO 94 il est impossible d’accepter ce véritable tour de passe-passe ministériel au détriment des personnels et des élèves.
4 Jours pour tous, dans toutes les écoles, dans toutes les communes, sur 36 semaines !
Cette rentrée scolaire est marquée par le retour, en quelques jours, de 36,8 % des communes à la semaine de 4 jours sur 36 semaines, 14 communes sur les 47 de notre département. Pour le SNUDI-FO, cela ne fait que confirmer le rejet profond de la réforme Peillon-Hamon des rythmes scolaires par les enseignants, mais aussi les parents et les élus locaux.
Dans la continuité des décrets Peillon et Hamon et de la loi de refondation, dont le SNUDI-FO avec sa fédération et la confédération FO demande plus que jamais l’abrogation, le décret « Blanquer » confirme les municipalités comme « maîtres d’œuvre » de la définition de l’organisation de la semaine scolaire. Il ouvre la voie à des calendriers locaux, par école, dépendant de chaque PEdT et des contingences territoriales.
Le ministre Blanquer précise d’ailleurs dans son communiqué du 18 juillet qu’il s’agit de donner « davantage de souplesse aux acteurs de terrain afin de répondre le mieux possible aux singularités de chaque contexte local […] » ou encore que « les rythmes scolaires doivent pouvoir être aménagés à la réalité de chaque territoire, permettant de maintenir la semaine de quatre jours et demi là où cette organisation est satisfaisante […] »
Dans ce cadre, des élus annoncent qu’ils souhaitent organiser une concertation locale (voire un référendum) pour suivre « l’exigence majoritaire ». Ils s’inscrivent ainsi totalement dans cette logique de territorialisation de l’école : chaque commune définissant l’organisation locale de la semaine scolaire en fonction d’une « majorité locale… », conduisant à l’explosion de l’Éducation nationale en autant de rythmes différents que de communes et de majorités locales.
Rappelons que la publication le 10 mai du décret sur l’évaluation PPCR instaurant une évaluation basée notamment sur la capacité des enseignants à « contribuer à l’action de la communauté éducative et coopérer avec les parents d’élèves et les partenaires de l’école » s’inscrit totalement dans ce processus de territorialisation de l’école.
L’étape suivante étant le recrutement local des enseignants par les chefs d’établissement, les IEN voire les élus par l’intermédiaire de conseil d’administration d’EPEP ou d’EPSC.
À l’opposé, les milliers de collègues s’appuyant sur la campagne du SNUDI-FO, qui ont pris position par des motions d’écoles, exigent une organisation de la semaine scolaire unique nationalement : une norme nationale de 4 jours pour tous, sur 36 semaines ! Il s’agit de garantir le respect de notre statut d’enseignants fonctionnaires d’État et des droits qui y sont liés qui ne peuvent fluctuer en fonction des majorités locales.
C’est une véritable lame de fond qui en quelques jours a abouti à ce que près d’un tiers des écoles de France passe à 4 jours sur 36 semaines à la rentrée 2017 et dont l’aspiration est le rétablissement d’une norme unique de 4 jours pour tous, dans toutes les écoles dans toutes les communes dès la rentrée prochaine. Les personnels pourront compter sur Force Ouvrière pour les aider à faire aboutir cette revendication.