Alerte !!! Après la tentative de passage en force dans les maternelles de la cité éducative de Créteil, la Directrice Académique annonce à la presse, la généralisation de la méthode « agir pour l’école » aux autres cités éducatives du département.

Le SNUDI-FO 94 invite les collègues à prendre connaissance de la dépêche de presse AEF (ci-dessous), dans laquelle, madame la Directrice Académique du Val-de-Marne annonce que l’utilisation de la méthode d’Agir pour l’école se fera dans les 3 cités éducatives du Val-de-Marne et pourrait être généralisée dans d’autres établissements « en fonction du volontariat des enseignants des cités éducatives ».
 
Le SNUDI-FO 94 rappelle que parmi les partenaires officiels de cette association « Agir pour l’école » et du Think tank Montaigne, on trouve HSBC, AXA, le Société Générale, Dassault, les laboratoires Servier, Siemens …des banquiers, des marchands de canons, un laboratoire de l’industrie pharmaceutique qui s’est tristement illustré par son mépris de la santé de milliers de femmes avec le scandale du médiator responsable de milliers de morts … Tous « ces gens-là » sont donc maintenant devenus des spécialistes de la pédagogie et de l’humanisme.
Le SNUDI-FO 94 rappelle aussi son opposition résolue à la mise en oeuvre des cités éducatives, qui ont vocation à devenir des zones franches où les droits et garanties statutaires des personnels disparaitraient afin de permettre que les prétentions des entreprises privées à redéfinir l’école selon leurs visées particulières soient mises en œuvre sans obstacle. Les Inspecteurs de l’Education nationale qui, jusqu’à présent, avaient dans leurs fonctions un devoir de protection de l’école, des personnels, vis-à-vis des groupes de pression extérieurs ne peuvent avoir maintenant pour nouvelle mission, cité éducative oblige, de remettre les clés de l’Education nationale à « Agir pour l’école » et au Think tank Montaigne dont les représentants viendraient dans les classes.
Le statut des enseignants existe il doit être respecté. NON au cités éducatives !
Nous invitons les collègues à prendre connaissance de la lettre ouverte intersyndicale adressée au Maire de Créteil, à la suite du premier recul obtenu grâce à la mobilisation collective des collègues et l’unité syndicale et de la réunion Intersyndicale organisée le 27 février par le SNUDI-FO, le SNUipp-FSU, la CGT et SUD .

« Nous vous demandons d’abandonner la mise en œuvre de la cité éducative du Mont Mesly et de ne pas VOUS engager, et NOUS engager dans ce processus. »

Les dernières déclarations de madame la Directrice Académique montre qu’il ne s’agit pas d’une question locale, mais bien d’une offensive contre nos droits et garanties statutaires qui s’appuie sur le cadre des cités éducatives de Blanquer. Tout le monde est donc concerné.

Le SNUDI-FO 94 invite les collègues à participer à la RIS unitaire organisée ce mardi soir à 16h45 à l’école marcel Cachin à Orly (formulaire en PJ).

Dépêche AEF :

Cités éducatives dans le Val-de-Marne : la méthode d’Agir pour l’école fait débat

« L’utilisation de la méthode d’Agir pour l’école se fera sur la base du volontariat » dans les trois cités éducatives du Val-de-Marne (académie de Créteil) assure à AEF info Guylène Mouquet-Burtin, Dasen, le 4 mars 2020. Début février, des enseignants des écoles intégrées à l’une de ces cités étaient ressortis inquiets d’une réunion à la DSDEN lors de laquelle la méthode de l’association pour améliorer l’apprentissage de la lecture leur avait été présentée. Ils auraient vécu la rencontre comme « une obligation à mettre en place le protocole », selon une intersyndicale.

Agir pour l’école a développé un protocole pour améliorer l’apprentissage de la lecture.

Les conseils des maîtres des 5 écoles rattachées à la cité éducative de Créteil ont indiqué « qu’aucun professeur des écoles concerné ne s’est porté volontaire pour mettre en place cette expérimentation », selon une intersyndicale Snuipp-FSU, Snudi-FO et CGT Educ’action le 25 février au sortir d’une rencontre avec la DSDEN sur le sujet.

Selon ces organisations, les professeurs de grande section de maternelle convoqués à la réunion ont vécu cette rencontre comme « une obligation de mettre en place le protocole ». Les syndicats critiquent aussi le « cadrage très fort » du protocole qui ne laisserait « pas de marge de manœuvre quant à l’appropriation de la méthode par les enseignants ».

La Dasen Guylène Mouquet-Burtin indique à AEF info que la méthode sera proposée aux enseignants des deux autres cités éducatives du département (situées sur les communes de Chennevières et Champigny pour l’une et d’Orly pour l’autre). Elle veut auparavant prendre un « temps d’information » pour présenter le protocole. « En fonction du volontariat des enseignants de ces cités éducatives, la méthode pourrait être proposée dans d’autres établissements du département », précise-t-elle.

Selon la Dasen, la méthode d’Agir pour l’école, qui prévoit de faire travailler quotidiennement des groupes d’élèves de même niveau sur la phonologie le décodage des mots ou la vitesse de lecture, « permet d’entrer plus facilement dans l’apprentissage de la lecture et de réduire les inégalités dès le plus jeune âge ».

Elle souligne toutefois que la cité éducative implantée dans le quartier du Mont-Mesly à Créteil a « beaucoup d’autres objectifs » parmi lesquels :

§  le développement de parcours d’EAC pour les enfants et leurs parents ou de parcours sportifs pour les enfants,

§  le travail sur la parentalité en favorisant l’acculturation des parents au système éducatif et du système éducatif aux parents avec notamment l’intervention d’un ethnopsychiatre pour mieux faire connaître les parcours migratoires aux personnels éducatifs ;

§  le renforcement du PRE,

§  le renforcement de la présence des Atsem lors des activités éducatives ;

§  le développement les habitudes de recours au droit.

Le recours à la méthode d’Agir pour l’école avait déjà suscité de vives réactions syndicales dans d’autres territoires, notamment dans le Nord. En septembre 2018, des organisations dénonçaient des « pressions » pour appliquer le protocole de l’association, dont le ministre de l’Éducation nationale a été administrateur et membre du comité directeur.

Lettre ouverte au Maire de Créteil

Le 2 mai 2019, le Ministre de l’Education Nationale a rendu publique la liste des 80 quartiers éligibles au label « cité éducative ». La mise en place de ces cités éducatives nécessite que les Maires des communes concernées donnent leur accord. Une convention est alors signée entre le Maire et l’Etat.

C’est ainsi que depuis septembre 2019 à Créteil, les 5 écoles et 2 collèges du Mont-Mesly et de La Habette sont réunis au sein d’une cité éducative.

C’est dans ce contexte, que nous enseignants des écoles maternelles et élémentaires de la cité éducative de Créteil, réunis le jeudi 27 février 2020, avec le Snudi-FO, le Suipp-FSU, la CGT’éduc’action et Sud éducation, nous adressons à Monsieur le Maire de Créteil.

Monsieur le Maire de Créteil,

Nous tenons à vous rappeler que nous avons choisi d’être des enseignants, fonctionnaires de l’Etat et que nous voulons le rester. Or, dans le cadre de la mise en place de la cité éducative, c’est notre statut et notre liberté pédagogique qui sont gravement menacés.

Pour exemple, il est mentionné dans le document ministériel sur les cités éducatives que, dans le cadre du plan mercredi, il est envisagé une « étroite relation entre le scolaire et le péri-scolaire avec une formation commune des acteurs de terrain ». Il est souligné également que « le label cité éducative et les moyens supplémentaires affectés par l’Etat ne seront accordés qu’aux territoires éligibles où les acteurs du territoire proposeront une stratégie ambitieuse et partagée, avec une collectivité cheffe de fil ».

Si nous comprenons bien le cadre qui nous est imposé, c’est vous Monsieur le Maire à qui il reviendrait de piloter tout ce qui relèverait d’expérimentations et d’initiatives « ambitieuses » (subventions de l’état obligent) qui seraient proposées pour les élèves de la cité éducative.

Nous avons subi pendant des années la réforme des rythmes scolaires qui générait confusion entre l’école, le centre de loisirs, les associations culturelles ou sportives qui opposait les personnels les uns aux autres en imposant la mutualisation des locaux scolaires. Ce seraient tous les méfaits de la réforme des rythmes scolaires, rejetée massivement par les enseignants et les parents qui seraient ainsi amplifiés et érigés en système de fonctionnement avec la cité éducative.

Nous sommes enseignants, fonctionnaires d’état, nous ne voulons pas devenir des « moyens mutualisés » dont l’utilisation serait déterminée par une convention que vous avez signée avec l’Etat permettant de nous sortir du cadre légal de l’Education Nationale. Nous ne voulions pas des EPSF et de la loi Blanquer, nous ne voulons pas plus aujourd’hui être placés sous l’autorité d’un principal de collège « tête de réseau ».

Nous relevons exclusivement du Ministère de l’Education Nationale et nous refusons de perdre nos droits liés à notre statut, notamment notre liberté pédagogique. Nous ne voulons pas que nos écoles servent de « laboratoires » à des courants de pensées pédagogiques ou autres, remettant en cause le caractère laïque de l’école publique. Nous ne voulons pas d’un cadre dérogatoire aux programmes nationaux d’enseignement, aux diplômes nationaux d’enseignement déjà fortement menacés avec la loi Blanquer et la réforme du Baccalauréat.

Nous ne voulons pas d’une « école des territoires » où les écoles, les collèges et les lycées seraient soumis au projet éducatif territorial propre à chaque collectivité.

Par ailleurs, votre projet de créer trois sites organisés par cycles et la mutualisation des moyens, aboutirait à faire disparaître des écoles et des postes de direction. Il est fort à parier, alors que notre ville subit depuis des années des fermetures de classes, de postes et de moyens d’enseignement (postes de remplaçants, suppression de postes en RASED, manque de médecins et d’infirmières scolaires et de psyEN, manque de personnels Vie Scolaire dans les collèges), que la mise en place de la cité éducative accélère le processus de suppression de postes et de classes lors des prochaines opérations de cartes scolaires.

Pour toutes ces raisons, nous vous demandons d’abandonner la mise en œuvre de la cité éducative du Mont Mesly et de ne pas VOUS engager, et NOUS engager dans ce processus.

Depuis votre signature sur la convention de mise en place de la Cité éducative, nous sommes confrontés à la tentative d’intrusion de « l’association AGIR pour l’École » dans les écoles maternelles du Mont Mesly qui suscite notre colère et notre rejet. Nous venons d’ailleurs de nous mobiliser avec succès contre la tentative de nous imposer un protocole et une tutelle pédagogique de cette association sur toutes les classes de grande section de maternelle, au mépris de notre liberté pédagogique, inscrite dans notre statut. Cela nous renforce dans notre détermination à vous demander de retirer votre signature de cette convention.

En tout état de cause, nous refuserons toute tentative de mise sous tutelle et de remise en cause de nos droits statutaires de fonctionnaires d’Etat et nous demandons le maintien de chacune de nos écoles et de leur organisation actuelle avec une direction par école maternelle et par école élémentaire.

« Nous vous demandons d’abandonner la mise en œuvre de la cité éducative du Mont Mesly et de ne pas VOUS engager, et NOUS engager dans ce processus. »

Je m’associe à cette lettre ouverte

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